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"Avant la guerre c'était... après la guerre il a fallu..."

« Avant la guerre c’était… après il a fallu… » cette expression revient régulièrement dans les présentation qui nous sont faites, illustrée par des exemples et des photos.

La guerre civile qui s’est étendue de 1970 à 1999 et qui a décimé plus de 20% de la population et détruit les infrastructures (écoles, hôpitaux, pagodes, églises) ainsi que le tissus social humain a été suivi d’un travail de reconstruction.

« Durant la guerre j’ai dû enlever mes lunettes (et je suis très myope), simuler être analphabète (les intellectuels étant suspects), sotte, couper mes cheveux, parler seulement en khmer, me cacher pour échapper aux khmers rouges, des membres de ma famille sont morts… ». Voilà ce que nous confiait madame Sopha le 11 juin dernier, notre nouvelle interprète jusqu’à la fin du séjour.

Des amis français l’ont aidée à se reconstruire psychologiquement à reprendre confiance en elle. Elle précise qu’elle ne fait pas de politique et qu’elle « aime tout le monde ».

Une aura de sérénité se dégage de cette femme de près de 62 ans, toute menue, mariée forcée par le régime, mère de 5 enfants et qui a adoptée 7 orphelins du sida ou de la guerre. Elle trime dur pour les faire instruire afin qu’ils aient une bonne vie. Quelle leçon de courage et de compassion elle nous donne sans le vouloir bien sûr, car elle est très humble.

Le 13 juin nous roulons 200 km, lentement, pour aller à la rencontre d’un partenaire de Développement et Paix : Développement et participation en Action (DPA) qui œuvre dans des villages éloignés (bien en périphérie). Nous voyons les montagnes, la route est en construction. Madame Sopha nous parle de la période où son pays était en guerre.

La région que nous traversons était habitée par des familles khmères rouges. C’est le berceau des khmers rouge que nous visitons. Ici, les gros arbres leur permettaient de se cacher des soldats gouvernementaux. C’est aussi là qu’a eu lieu la dernière bataille mettant fin au conflit. Là où l’on peut maintenant circuler sans danger – ou presque – sur la route et dans les champs qui étaient avant parsemés de mines antipersonnelles et antichars. Le travail de déminage a été réalisé 2-3 fois, mais il y a encore des accidents à l’occasion. Quelques fois par année des mines antipersonnelles blessent des femmes qui travaillent aux champs.

La visite du musée de Tuol Sleng (ou prison S21), ce lycée français de Phnom Penh transformé en lieu de torture où 12 000 personnes sont mortes, nous revient en mémoire… Le Cambodge veut se rappeler de son histoire pour éviter de la répéter. Pour se faire une démarche de réconciliation a été nécessaire pour que le peuple cambodgien redevienne un seul peuple.

Nous nous rendons jusqu’au village de Sampot, près de la frontière thaïlandaise, visiter nos partenaires. C'est un plaisir pour nous d’être en dialogue avec eux. Les gens s’expriment en khmer (parfois en anglais) et nous en français. Le rôle de notre interprète est crucial ici. Des informations complémentaires nous aident à mieux comprendre la réalité culturelle.

En introduction, nous précisons notre rôle. Nous leur disons que nous tenons à les rencontrer en toute solidarité et que nos questions et commentaires ne visent pas à évaluer leur travail, mais bien à mieux le comprendre. Car une fois de retour dans nos régions nous témoignerons de ce que nous aurons vu, entendu et senti avec notre cœur pour encourager les gens à qui nous allons nous adresser à soutenir Développement et Paix et ses partenaires par le plaidoyer et les collectes de fond.


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