MON SÉJOUR DE SOLIDARITÉ AU CAMBODGE
Texte paru dans Intercommunion, Vol. XLV, no 1 – 6 octobre 2016
Enfin, le grand jour du départ est arrivé! Incluant nos deux animateurs de groupe, nous étions dix membres de l’organisme Développement et Paix de l’Est du Québec à partir et notre séjour allait se dérouler du 1er au 20 juin 2016. Le but de ce séjour de solidarité était de côtoyer des partenaires cambodgiens de Développement et Paix afin de mieux connaitre leur travail, leurs réalisations ainsi que leurs réalités culturelles, sociales, économiques et politiques.
En arrivant au Cambodge, quelques moments de repos nous ont permis de nous adapter à ce nouvel environnement asiatique, car il fait excessivement chaud dans ce pays! Ainsi, après une nuitée dans la capitale Phnom Penh, et un avant-midi de repos, nous étions déjà en route pour effectuer nos premières visites de projets chez des organismes parrainés par Développement et Paix.
Organismes partenaires
Pour mieux connaitre les partenaires rencontrés sur place, je vous invite à visiter notre site, où vous obtiendrez plus de détails. Les organismes que nous avons rencontrés œuvrent dans divers domaines : droits humains en général, droits des femmes et des enfants, formation et mobilisation des jeunes dans un mouvement de justice sociale, actions de soutien aux pauvres et aux autochtones des communautés rurales pour faire reconnaître et défendre leurs droits, organisations communautaires visant à développer des projets d’agriculture durable, plaidoyer sur des questions de développement, etc.
Nous avons reçu un très bel accueil de tous ces organismes dans divers endroits du Cambodge : Phnom Penh, Siem Reap, Battambang, Chumkiri, et Ratanakiri. Nous avons eu la chance d’avoir des traducteurs tout au long de notre parcours, ce qui a facilité grandement les échanges avec nos partenaires. C’est toujours avec enthousiasme qu’ils nous rencontraient et nous confiaient à quel point ils apprécient le soutien de Développement et Paix, et à quel point ce soutien fait la différence pour contribuer à reconstruire leur pays plus solidement.
Une parenthèse à propos de la guerre
« Avant la guerre c’était… Après il a fallu… » Maintes fois, ces bouts de phrases resurgissent lorsque nous discutons avec les Cambodgien(ne)s. Il faut dire que la guerre vécue par les Cambodgiens fut pénible : échelonnée sur près de trois décennies, elle a démoli plusieurs infrastructures comme les hôpitaux, écoles, églises, pagodes, industries, etc. Cette guerre fut aussi atroce au niveau des pertes humaines. On se rappelle que plus d'un million et demi de personnes, soit près de 20% de la population cambodgienne, ont péri sous le régime du dictateur Pol Pot, par les exécutions et la torture, le travail forcé excessif, la maladie non traitée ou la famine. Suite à cette période subie sous le régime totalitaire des Khmers rouges, dix ans de guerre avec le Vietnam suivies de luttes au sein de la population cambodgienne ont entre autres continué d’affaiblir le pays. Plusieurs spécialistes affirment que le Cambodge est le pays qui a été le plus bombardé de l’histoire. Cette guerre infâme a ramené le pays dans une extrême pauvreté, ce qui a nécessité subséquemment un travail de reconstruction titanesque. Ainsi, suite aux accords de paix signés en 1991, un long processus de redressement vers la démocratie s’est amorcé, mais la situation reste toutefois précaire.
Une expérience enrichissante
Suite aux années de guerre, j’ai pu constater sur le terrain combien les projets de Développement et Paix contribuent à restructurer le pays : ils agissent pour transformer des structures d’inégalité et aident les Cambodgiens à améliorer leur statut social, à revendiquer leurs droits et permettent d’avoir accès à une meilleure éducation civique et sanitaire. En ce qui me concerne, ce mois passé au Cambodge a été un plaisir : ce fut une expérience unique où le partage a été bien présent. Le fait de rencontrer plusieurs organismes a rendu mon expérience captivante. J’ai connu des gens chaleureux, ouverts et surtout très motivés à faire avancer leur cause pour un avenir meilleur. J’ai beaucoup aimé interagir avec les femmes, hommes, enfants et adolescents rencontrés, pour mieux comprendre leurs conditions de vie.
Nous avons sillonné une terre parfois aride, mais combien captivante avec toute sa diversité. Je crois que la rudesse de la réalité sur le terrain ne permet pas l’illusion. On ne peut dissimuler le fait que le Cambodge a été durement éprouvé, mais ce peuple est vaillant et courageux, et j’ai constaté que les gens triment dur pour se reprendre en mains! Ce séjour de solidarité m’a fait évoluer vers d’autres horizons, vers d’autres gens et m’a rendu avide de découvertes. J’en ressors avec une perspective nouvelle sur le monde, la connaissance d’une nouvelle culture, d’une autre réalité et la découverte d’un mode de vie bien différent du nôtre.
Je tiens à remercier l’organisme Développement et Paix de m’avoir permis de vivre cette aventure exceptionnelle et tous les gens que nous avons rencontrés et qui nous ont accueilli durant notre séjour de solidarité. À la fin de l’automne ou en début d’hiver, je prévois organiser une soirée-témoignage afin de parler de quelques bribes de mon expérience au Cambodge avec des exemples concrets observés chez les partenaires de Développement et Paix. Pour ceux que cela intéresse, vous serez les bienvenus! En attendant, si vous souhaitez assister à une rencontre, consultez notre calendrier ou contactez-nous pour organiser une rencontre près de chez-vous. Il nous fera plaisir de témoigner de notre expérience!
Catherine Beaudoin Sainte-Hélène-de-Kamouraska, bénévole pour Développement et Paix
